LES TACTIQUES D'ATTAQUE ET DE DÉFENSE DANS LE JEU DE GALOCHE

          En fin de partie, les tactiques commencent à prendre de l’importance. Si une des équipes mène largement à la marque, elle n’hésite pas à prendre des risques. Ses joueurs dégalochent avec leur second palet, quand l’occasion se présente, en laissant le jeu distank si la galoche est mise à terre : c’est le jeu d’attaque.

           A l’inverse, l’équipe qui est menée à la marque bétonne ; elle ferme le jeu en cherchant plusieurs tactiques pour placer d’excellents stank. Ses joueurs ne dégalochent jamais avec leur second palet pour ne pas laisser le jeu distank. Ils essaient de provoquer des erreurs de leurs adversaires pour récolter des points grâce avant tout à leur stank : c’est le jeu de défense.

          Dans le jeu de défense, si le premier palet est bien placé, on renonce au second de peur de toucher la galoche et donc laisser le jeu distank. De plus, si le joueur abat la galoche avec son premier palet, en piquant ou en dégalochant, et si la galoche tient le point, il ne va pas tenter de prendre ce point, même s’il est très facile. Il va lever la galoche, qui compte un point de plus, et placer un bon stank. Si ce coup se répète plusieurs fois, la galoche garde 3, 4, etc. points, que l’équipe qui pratique la défense espère empocher en une seule fois en profitant d’une erreur adverse.

           Les règles de la galoche bigoudène favorisent donc le déroulement de parties passionnantes. Un rôle essentiel est attribué au stank, à la fois obstacle et palet toujours prêt à profiter des erreurs des adversaires en prenant le point.

          Ci-contre deux exemples de stank bien placés (palets S), qui ne peuvent être contrés que par de bons joueurs. En A, le joueur va essayer de placer son palet (1) derrière la galoche, puis dégalocher en frappant la galoche à la tête pour projeter le lipar vers le haut. En B au contraire, le joueur va essayer de piquer devant la galoche (1), mais pas trop près cependant ni juste devant pour ne pas être gêné par son palet au moment du dégalochage, et dégalocher en frappant la galoche à la base afin de provoquer un dislonk.

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        A l’inverse, voici un stank médiocrement placé. En A, le joueur adverse a contré ce stank en piquant entre la galoche et le stank, ce qui lui permet de dégalocher sans risque, que le lipar tombe vers le bas ou vers le haut. En B, les placements réalisés (positions 1, 2 ou 3) sont plus problématiques. Si le palet est en 1, le joueur doit dégalocher en frappant la galoche à la base pour faire un dislonk. En 2, il doit au contraire frapper à la tête et faire un kass d’al laez (envoyer le lipar vers le haut). En 3, le résultat est incertain et la prudence peut commander de s’abstenir de dégalocher;  selon que le joueur est mené ou en tête, il peut essayer de mieux placer son deuxième palet ou renoncer à le jouer.

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          Mont barzh : les excellents joueurs peuvent contrer un bon stank, placé à 10-15 cm devant la galoche par exemple, en attaquant directement la galoche. Un palet bien lancé frappant la galoche à sa base l’expulsera au loin, tandis que le palet restera au point d’impact et que le lipar retombera à la verticale à proximité directe du palet.

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          L’attaque directe est également possible avec le second palet après un dégalochage réussi avec le premier, en particulier lorsque le joueur de l’équipe en tête vient d’atteindre 14 points et veut conclure la partie avec son second palet. Mais l’action peut aussi échouer : si la frappe n’est pas franche, la galoche tombe mais n’est pas expulsée et emporte le point. Très mauvaise opération car la galoche porte désormais 2 points et le jeu est distank pour l’adversaire. D’où la règle généralement admise : « jamais avec le second palet », c’est-à-dire ne pas attaquer la galoche avec le deuxième palet, mais se contenter de chercher un bon stank.

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